En commémoration de la Journée de la justice pénale internationale, S.E. M. Sidiki Kaba, le Président de l'Assemblée des Etats Parties (« le Président ») a tenu le 17 juillet 2017 une conférence de haut niveau à Dakar au Sénégal sur les « Défis et opportunités de la Cour pénale internationale à la veille du 20e anniversaire du Statut de Rome ». L'événement a été organisé avec l'appui financier de l'Union européenne et du Royaume des Pays-Bas.
Parmi les participants figuraient les Ministres de la Justice de la Gambie, de la Guinée et du Togo, des représentants des Ministères de la Justice de Djibouti, Guinée-Bissau et Zambie, un ancien Président de la Cour pénale internationale (« la CPI »), le Procureur de la CPI, l'un des Vice-Présidents de l'Assemblée des Etats Parties (« Assemblée »), le Procureur du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie et du Mécanisme résiduel, un représentant du Bureau de la Défense de la CPI et le Directeur exécutif du Fonds au profit des victimes. Des avocats, des membres du corps judiciaire et du corps académique, des représentants diplomatiques et de la société civile issus d'Afrique et d'ailleurs ont également participé à l'événement.
Dans le cadre des discussions sur les défis et opportunités à venir de la CPI, les débats ont porté sur quatre grands thèmes : la relation entre l'Afrique et la CPI, la coopération avec la CPI, la complémentarité et l'universalité du Statut de Rome.
M. Cheick Sako, Ministre de la Justice de la Guinée, a préconisé la lutte contre les idées reçues et l'amélioration du fonctionnement de la Cour afin de renforcer la relation entre l'Afrique et la CPI à l'avenir. Sur la question de la coopération, M. Philippe Kirsch, ancien Président de la CPI, a rappelé que la Cour ne peut remplir son mandat de manière effective que si elle bénéficie de la coopération de toutes les parties prenantes et d'un financement adéquate.
M. Aboubacar Tambadou, Ministre de la Justice de la Gambie, a fait part de l'expérience de son pays en matière de complémentarité. Mme Fatou Bensouda, Procureur de la CPI, a, pour sa part, rappelé que la CPI joue un rôle non pas subsidiaire mais complémentaire à celui des juridictions nationales et régionales, et a exhorté tous les Etats parties à renouveler leur soutien et leur engagement à la Cour.
S'agissant de l'universalité, l'Ambassadeur Sergio Ugalde (Costa Rica), Vice-Président de l'Assemblée, a souligné les facteurs ayant ralenti les avancées en matière de ratification et a invité les pays non parties à ratifier ou à adhérer au Statut de Rome de la CPI. M. Pieter de Baan, directeur exécutif du Fonds au profit des victimes, a, quant à lui, appelé davantage d'États à faire des contributions volontaires au Fonds afin d'apporter leur soutien aux victimes.
A l'issue de la conférence, le Président Kaba s'est félicité du dialogue et des échanges productifs issus des débats et a encouragé toutes les parties prenantes à travailler de concert pour permettre à la Cour d'exercer son mandat face aux nombreux défis actuels et à venir. « Rappelons-nous que la création de la Cour pénale internationale est née d'un besoin universel de justice pour les victimes des crimes qui choquent la conscience de l'humanité et que dans un monde où persiste l'impunité pour de tels crimes, la Cour reste plus pertinente que jamais et nécessite donc le soutien de tous », a conclu le Président Kaba.