En commémoration de la Journée de la Justice pénale internationale, le Président de l’Assemblée des États Parties, S.E.M. Sidiki Kaba, a organisé à Dakar, les 20 et 21 juillet 2015, une conférence régionale sur le thème de « la souveraineté des États et la justice pénale internationale ». Cet évènement était convenu sous le patronage de S.E. M. Macky Sall, Président de la République du Sénégal, avec l’appui du Gouvernement des Pays-Bas et de la Fondation TrustAfrica.
Cette rencontre de haut niveau s’est tenue en présence de S.E. M. Cheick Sako, Ministre d’État, Ministre de la Justice et Garde des Sceaux de la République de Guinée et de M. Mahamat Issa Halikimi, Ministre de la Justice et Droits de l’Homme de la République du Tchad. Des délégations des ministères de la Justice de la Guinée, du Maroc, de la Mauritanie, et de la Tunisie, des membres de la société civile internationale, ainsi que des journalistes de 16 pays d’Afrique de l’Ouest, de l’Est, et du Nord ont également pris part à cette rencontre.
Lors de la cérémonie d’ouverture, la Présidente de la Cour, Mme la juge Silvia Fernández de Gurmendi a souligné la nécessité absolue d’un système de justice pénale internationale pour faire face au coût élevé de l’impunité pour le génocide, les crimes contre l’humanité et les crimes de guerre. « A cet effet, aussi bien les cours nationales que la Cour pénale internationale occupent un rôle crucial et complémentaire dans la prévention efficace de tels crimes. Cela nécessite l’existence d’un processus judiciaire solide, équitable et prévisible qui soit à même d’éviter la commission de telles atrocités. Et, lorsque les exigences en matière de justice sont suffisamment fortes, les obstacles obstruant la voie vers la justice peuvent être surmontés », a déclaré la Présidente Fernández.
Rappelant le rôle central de la Cour pénale internationale au sein du système de justice pénale internationale, le Procureur de la Cour, Mme Fatou Bensouda, a souligné que « même si de nombreux défis nous attendent encore, nous ne devons pas nous détourner de notre but essentiel: lutter contre l’impunité pour les crimes les plus odieux et donner une voix aux victimes. À cette fin, au Bureau du Procureur, nous continuerons à assumer nos obligations conformément au Statut de Rome, d’enquêter et de poursuivre les principaux responsables des crimes atroces, de façon indépendante et impartiale ».
Au cours du deuxième jour de la conférence, deux panels, sur la complémentarité et la coopération, animés par des experts internationaux, ont souligné l’importance de renforcer les systèmes juridiques nationaux et de coopérer avec la Cour afin de garantir qu’il n’y ait pas d’impunité concernant la poursuite des crimes les plus graves.
Clôturant les travaux, le Ministre Sidiki Kaba a déclaré que les discussions tenues à Dakar ont réaffirmé qu’il n’y a pas de contradiction entre la souveraineté et la justice pénale internationale. « La mise en place d’un système pénal international permanent et efficace de dissuasion est l’expression ultime de la souveraineté, et la poursuite impartiale et équitable, au niveau international ou national, des crimes les plus graves au regard du droit international a l’effet indéniable de renforcer le pouvoir de l’Etat et l’état de droit ».
En parallèle à la conférence, une formation pour une cinquantaine de journalistes de pays d’Afrique de l’Ouest, de l’Est et du Nord, animée par le personnel de la Cour, le Bureau du Président de l’Assemblée et des experts des pays de situation a abouti à la création d’un réseau régional de journalistes qui sera engagé à accroître la compréhension du mandat et des activités de la Cour.
Lors de la conférence de presse tenue en marge des travaux, le Ministre de la Justice S.E. M. Cheick Sako a salué la coopération exemplaire entre la Guinée et le Bureau du procureur de la CPI, dans la poursuite des enquêtes internes liées à des crimes commis le 28 septembre 2009.
Le 20 juillet 2015, le Président de la République de Sénégal, S.E. M. Macky Sall, a reçu la Présidente Fernández et le Procureur Bensouda, respectivement. Lors de ces réunions, le Président Sall a réitéré son engagement à soutenir le travail de la CPI et à contribuer au renforcement du dialogue entre l’Afrique et la Cour.